84 Jours ou Retour de l'Enfer

Vendredi 26 avril, 22 heures et quelque. Une immense clameur monte du stade du Ray : « On est en D 1, on est en D 1… ». En effet ceux qui ont l’oreille collée à leur radio viennent de nous le dire : c’est fini au Mans, Caen a gagné et comme le Gym mène 3-0, notre club jouera le dernier match à Laval "pour du beurre", la 3ème ou 4ème place, signifiant la montée directe, nous étant définitivement acquise. Quel bonheur après cinq années de galère sur tous les terrains de D 2. Nous ne savions pas alors qu’il nous faudrait encore souffrir pendant 84 interminables jours pour savourer enfin cette montée tant espérée…

84 jours d’angoisse, d’euphorie, d’abattement, de peur, d’espoir, de rage, de combat, de mal partout, d’incompréhension, de refus de la fatalité, de motivation, de désespoir, de refus d’accepter, et de tant d’autres sentiments !

Parce que cette montée nous ne l’avions savourée que…..72 heures ! Dès le mardi suivant, la tourmente commence, elle ne s’arrêtera que le 19 juillet ! Cano disparaît, on ne le reverra plus (son avocat oui !). Les Italiens réclament l’argent de la vente à l’équipe Cassonne. La mairie ne veut plus verser la subvention promise. L’agent de joueurs, Matijevic, promet une équipe "de feu" qui ne sera en fait que "de paille" ! Amoros et Sonor viennent aider. Enfin paraît-il puisque personne n’est certain de les avoir vu au siège… Deux des "idoles" des supporters, Rodriguez et Valencony sont priés de se chercher un autre club.

Et l’avant-veille du passage devant la DNCG, nouveau coup de théâtre, l’inconnu Giudicelli devient le propriétaire du club et obtient un délai d’une semaine pour présenter son budget. Et les anciens "associés" se déchirent entre eux, à coup de plaintes et assignations. Tout cela n’amusera guère la DNCG qui, le 30 mai, non seulement empêchera la montée mais en plus nous enverra en National avec avis défavorable au statut pro. Et là commence la valse à trois temps (on reprend le club, on a trouvé l’argent, on a plus l’argent) où vont défiler à tour de rôle tous les acteurs de la comédie niçoise : Kita, Mandaric, Boïs, Dayan, Afflelou, la mairie, et j’en oublie ! L’argent va être trouvé, perdu, versé, retrouvé, égaré, mal compté, non versé, certain, aléatoire, déposé, caché, etc…

Les supporters descendent dans la rue. Ils entreront alors en résistance pour mener des coups d’éclat (certains diront même d’éclat de verre, mais c’est une autre histoire…). Ils organiseront la contre-attaque en tentant d’impliquer tous ceux qui ne veulent pas que le Gym meure. Près de 7.000 personnes signeront la pétition de soutien. Des dizaines, des centaines de coups de fil, de fax, d’e-mail, partiront pour sensibiliser les gens. Une "cellule de crise" formée de supporters travaillera pendant 10 jours sans relâche parce qu’elle se sentira portée par les multiples élans de sympathie et d’aide venant de partout.

Les joueurs et le staff du club seront géants dans leur ténacité et leur foi inébranlable. Les "repreneurs" se mettront enfin d’accord pour s’appuyer les uns les autres. M. Cohen, Marcel Governatori, Perrin et Stellardo, la mairie de Nice, les clubs amateurs, les conseils régionaux, généraux, municipaux, œuvreront tous dans le même sens : sauver le Gym. Parce que même après la confirmation en appel (National, statut pro refusé), tout le monde redressera la tête et se battra encore et encore. Le Comité Olympique nous donnera raison, le Conseil Fédéral nous donnera raison, la DNCG nous donnera raison : nous avions été mal jugés, nous méritions une punition temporaire, mais nous ne méritions pas le renvoi. Quelle revanche sur un destin annoncé d’avance.

Et tout ça, nous l’avons fait TOUS ENSEMBLE, parce que ce club le mérite ; parce que Nice le mérite et parce que NOUS le méritions.

Michel Oreggia

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