Interview : Jacques Peyrat

Monsieur le Maire, nous vous remercions d’avoir accepté de nous recevoir. Revenu de loin, de l’enfer même, c’est avec joie que nous vous rencontrons pour notre premier Issa Nissa de Ligue 1.

Issa Nissa : Après cette troisième victoire, quel sentiment vous produit cette 1ère place ?
Jacques Peyrat : Immense joie, immense fierté. J’ai joué mon rôle, mais tout y a concouru : Cohen est un bon président, Rohr est un bon entraîneur qui a fait les choix qu’il fallait faire et les bons au bon moment, les joueurs qui se donnent à fond, les supporters qui suivent sans se tirer dessus, la population qui est heureuse. On voit que l’OGCN est la fierté de Nice.
C’est de plus une immense revanche vis à vis de la DNCG qui ne voulait pas de nous !

En vous louant une fois encore pour votre intervention lors des deux mois terribles, quel sera à l’avenir les relations et l’intervention que vous comptez avoir sur la marche de l’OGCN ?
Je suis assez heureux de votre initiative car j’enrage, je suis dans une colère noire et malheureux aussi de voir que la presse locale a passé sous silence l’intervention décisive du Maire et de la Mairie aussi bien dans l’opposition aux italiens, qui nous ont rendus ridicules en nous amenant presque au bord du gouffre par la venue finale des Ribouldingues, que précédemment à Mandaric.

Ne pensez-vous pas par ailleurs que pour ancrer notre club et qu’il s’identifie de plus en plus à notre cité, il serait préférable de n’en plus confier les rênes au premier richissime propriétaire venu ?
Je ne suis pour rien et je le rappelle, dans la venue de Mandaric, même si une fois là, sa méthode américaine, son air sympathique et sa compétence pouvait séduire. Son éloignement rendait les choses impossibles et je l’ai poussé à partir.

L’adjoint de l’époque a accroché avec M. Sensi. L’italien connaissait le foot, avait de l’argent, donc pourquoi pas lui qui était à Rome. Puis Salvi, 1er président nommé par Sensi, a pompé l’argent. Sensi m’en a voulu de le prévenir et à la suite de cela a fait venir deux personnages douteux.

A part le passage positif pour les supporters du trio Taveggia, David et Ricort, le cadeau final fut le dandy Pastorello, un incapable. J’ai alors reçu Kita, Dayan, Darmon et suis allé à Rome demander à Sensi de passer la main.

Pourriez-vous, dans le même esprit, nous rappeler quels sont ou quels seront vos rapports avec d’une part l’Association, d’autre part la SASP ?
Je peux affirmer aujourd’hui qu’il n’y a plus de couteaux tirés. L’union sacrée est le prix de la réussite de notre Club.

L’entente Mairie, repreneurs SASP, Association, est rétablie. Avec le Président Cohen on fonce ensemble. D’ailleurs il sort à l’instant de mon bureau et je suis heureux que, dans le cadre de l’ancrage du Club dans la ville, un niçois, Roger Ricort, revienne au Club.

Quant à la SASP, je vous rappelle que lors de mon passage à la DCNG, j’ai imposé le retour dans le dossier de Dayan qui a lui-même impliqué Perrin. Cela fut suivi par l’arrivée de Darmon. L’argent étant là, chacun a plaidé son dossier et on a arraché la décision. On est allé déjeuner séparément et au retour, la DNCG nous a planté. Un concours d’interventions extérieures nous a amené à l’issue heureuse que vous connaissez.

Dans le cadre des grands projets, celui de la rénovation de notre “RAY” est attendu impatiemment et constitue sûrement à vos yeux une grosse part de coopération ?
Enorme. 300 MF. Cela va tout modifier car cela nécessite le tramway, de grands parkings, la suppression des terrains de tennis...

Quel autre engagement pouvez-vous prendre concernant votre soutien au football à Nice ?
J’ai tout donné, temps, travail, cœur et argent de la Ville.

D’après vous, Nice et l’OGCN pourront-ils très rapidement et durablement reprendre leur image “phare” dans le sport ?
Une image phare, c’est ce qu’on recherche. J’ai confiance, notre équipe tiendra le coup, et puis on est chez nous, entre nous.

Par rapport à la présence de certains et de certaines rumeurs, pourriez-vous définitivement nous affirmer qu’il n’y aura jamais de rapprochement avec des clubs voisins, notamment Cannes ?
Si Nice avait été rétrogadé en 3e division, la question aurait pu se poser. Mais aujourd’hui c’est hors de question. Pas de menace d’ailleurs avec Cannes, on ne s’entendrait pas.

En rapport à la suprématie régionale que nous disputent Marseille ou Bastia, et de leurs venues prochaines au Ray, pourrons-nous compter sur votre présence ?
Oui, oui bien sûr.

Par rapport aux risques de troubles causés traditionnellement par les supporters de ces équipes, qu’avez-vous envisagé de particulier : forces de l’ordre, stationnement, circulation ?
Les compagnies de CRS seront chargées du maintien de l’ordre aux abords du stade et de l’encadrement des supporters.

Le stationnement et la circulation seront assurés par la Police Municipale.

Afin que les incidents de l’an dernier (Saint-Etienne par exemple) ne se reproduisent plus, ne faudrait-il pas réserver au maximum l’accès du stade aux niçois ?
Nous devons fournir des places aux supporters visiteurs. Il faut relativiser les incidents qui se sont déroulés les années passées.

Quels sont votre pronostic et votre souhait pour l’année en cours ?
Le souhait, être champion de France naturellement. Le pronostic, réussir notre saison en obtenant une place en milieu de tableau, ce qui serait déjà un exploit.

Comme le football n’est pas tout dans la vie, enfin pas pour tous, est-ce que vous pouvez nous donner votre sentiment quant à une région administrative niçoise ?
De Jacques Médecin à Jacques Peyrat, c’est notre rêve, toute notre volonté politique et toutes nos réalisations vont dans ce sens.

Propos recueillis par Thierry Proïa, Philippe Cassaigne et François Fougeron

 
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