Maurice Cohen : un Président heureux
Issa Nissa : Président, après 16 matches quel est votre sentiment ? Content ? Soulagé ?
Maurice Cohen : C’est un vrai bonheur. Nous avons formé l’équipe en 15 jours avec comme obsession le maintien que nous pensions devoir être un combat. Aujourd’hui ce combat devient plus un combat de titans, mais on garde le même objectif. Soulagement également, ça nous facilite la restructuration du club, nous gagnons du temps avec les partenaires actuels et nouveaux, nous sommes mieux considérés.
En parlant des partenaires, M. Perrin est parti, pourquoi ?
Jean-Claude Perrin a souhaité se retirer. En plus d’être partenaire il souhaitait avoir un rôle de management au sein du club, participer au choix des joueurs, discuter les contrats, les salaires, etc.…Pour ma part je pense qu’il y a un Conseil d’administration qui suggère les grandes lignes, qui vote les budgets et le Président est là pour faire appliquer ces décisions. Lui voulait une implication plus personnelle. De notre côté, comme M. Stellardo, Governatori et moi-même ne souhaitions pas vendre et avant que les éventuels problèmes ne surgissent avec M. Perrin nous avons conclu un accord de rachat de ses parts.
On pouvait plutôt penser à l’origine que M. Giudicelli partirait le premier…
Non pas du tout, M. Giudicelli se plaît beaucoup au club, il y est bien, il s’implique de plus en plus. C’est un garçon extrêmement sympathique, qui fait les déplacements, qui est très proche des joueurs. C’est lui le dirigeant auprès de l’équipe. Ce qui, pour ma part, me convient parfaitement, car ma conception du rôle de Président est justement de ne pas être trop près des joueurs. Comme de plus au premier déplacement il s’est assis sur le banc à côté de Gernot, il est devenu le porte chance de notre entraîneur qui, depuis, le veut tout le temps à côté de lui.
Depuis très longtemps l’OGC Nice ne participe plus à aucune Commission tant à la Fédération qu’à la Ligue, prévoyez-vous de poser votre candidature ?
Oui, mais j’ai besoin d’encore un peu de temps car je découvre, et j’ai besoin d’écouter, d’étudier les dossiers car je ne voudrais pas passer pour quelqu’un de prétentieux. Mais pour la saison prochaine j’ai l’intention de poser ma candidature (ainsi que peut-être d’autres dirigeants du club d’ailleurs) à certaines commissions de la Ligue pour que nous soyons entendus, écoutés et considérés.
Quelle est la chose qui vous a plus surpris dans la gestion d’un club professionnel ?
L’immense travail qu’il y avait à accomplir à Nice ! Je ne m’attendais pas à une telle somme de travail. Je pensais y consacrer deux-trois heures par jour au début et ensuite venir deux fois par semaine. En fait je me rends compte qu’il me faut six-sept heures tous les jours et même parfois cela empiète sur ma vie professionnelle personnelle. C’est une lourde charge mais, avec le temps et la restructuration, j’espère l’alléger. Quand nous aurons embauché le personnel qui nous manque, car nous sommes en sous-effectif par rapport au travail qu’il y a et au budget, cela ira beaucoup mieux.
Vous êtes Président de l’OGC Nice mais aussi Président Général du Cavigal. Envisagez vous un rapprochement entre les deux clubs ?
Je suis fier d’être Président de ces deux clubs et bien entendu je souhaite une entente. Mais je dirais même plus large, à travers une sorte de Comité d’honneur auquel participeraient tous les Présidents des clubs amateurs qui comptent à Nice, des gens du District. Le Gym est la locomotive du football niçois mais il faut que nous intéressions les autres clubs pour qu’ils nous fassent confiance et qu’ils soient contents de nous envoyer leurs jeunes, pas que nous allions leur « piquer ». Il faut changer le processus.
Le sentiment général est que le club est trop lourdement sanctionné par les amendes de la Commission de Discipline depuis le début de la saison, qu’en pensez-vous ?
Oui il y a une justice à deux vitesses. Nos supporters, quel que soit leur groupe, sont la cible des sanctions et celles-ci sont disproportionnées. Ils ont raison quand ils disent que nous sommes maltraités par la Ligue. Quand on voit les Bastiais venir à Nice et détruire 200 sièges et ne pas être condamnés alors que, par exemple, l’un de nos supporters est retenu 48 heures à Paris pour avoir allumé un fumigène, on peut se poser des questions. Donc j’ai décidé, c’est tout récent, d’adresser un courrier au Président de la Commission à Paris lui faisant part de notre mécontentement quant à la disproportion des sanctions prises contre Nice. Et dans un deuxième temps nous allons mener une autre action, en accord avec les Présidents des groupes de supporters, pour que chacun puisse s’exprimer et que les gens qui s’occupent de la sécurité arrêtent de penser qu’ils n’ont en face d’eux que des voyous. C’est loin d’être le cas. Quand on voit le comportement de nos supporters et que le Président de la Ligue, M. Thiriez, me dit que nous sommes le club référence pour l’ambiance, qu’il est venu deux fois au Ray et qu’il compte bien y revenir, cela montre bien qu’il y a matière à parler.
Il y a un autre sujet qui reste en instance, c’est celui du Centre de Formation…
Il devrait être réglé assez rapidement. La SASP doit récupérer la gestion du Centre et nous en discutons avec l’association. C’est un peu comme si dans une société tout le département « recherche » ne se trouvait pas à l’intérieur de la dite société. Je considère que ce n’est pas normal. C’est à la section pro de faire les choix de la stratégie, de la politique sportive, des entraîneurs, des recruteurs, pour qu’il y est un lieu direct entre le Centre et la SASP.
Un dernier mot pour les supporters et le public niçois…
Nos supporters sont exceptionnels. Ils créent une ambiance fantastique, il y a quelques petits débordements mais il y en aura toujours car on ne peut pas canaliser tout le monde. On m’avait même traité de fou d’accepter le poste de Président car en bout de course le responsable civil c’est moi et c’est logique. Mais par rapport à tout ce que l’on m’avait prédit je suis très heureux et très fier de mes supporters.
Propos recueillis par Michel Oreggia
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