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Juste avant le professionnalisme, Sochaux a organisé un mini championnat, qu'il a doté d'une Coupe. L'OGC Nice participe à la seconde édition et pour l'une des rencontres doit rencontrer le FC Rouen à Nice.

Dans le magazine édité par nos adversaires l'on apprend que : «Nice a maintenant un Club de Supporters. Mais ce n'est pas un club banal et ses membres ne se contentent pas de crier en choeur sur les terrains pour encourager leurs poulains ou de faire, une fois par an, un bon repas de compagnie. Ils ont tous reçu une pochette aux couleurs du club, que le règlement leur fait une obligation de porter visiblement (...) Ce n’est d’ailleurs pas tout, et voici ce que disent les statuts : A chaque réunion, il sera tiré au sort les noms des cinq membres qui seront délégués au match suivant pour y faire le compte rendu critique et accorder à chaque joueur le nombre de points correspondant à la partie fournie. La notification sera faite de 0 à 10. La moyenne des points accordés sera conservée et, en fin de saison, des objets d’art récompenseront les plus fortes moyennes».

On voit bien que, dès le départ, le CdS marque sa différence ! L'une de ses premières actions sera de demander aux dirigeants du Gym de réserver dans la tribune B (actuelle "Honneur") un emplacement spécial pour ses sympathisants, ce qu’ils accorderont. Quatre années vont passer avant que l’existence du CdS ne soit officialisée le 6 février 1936 par le dépôt légal des statuts, signés par le président M. Allemand et le secrétaire général M. Olivetti, qui fixent entre autres choses la cotisation annuelle à 12 F (7,3 € d’aujourd’hui).

Avant la Guerre : Nombreux déplacements en train

Dès sa naissance, 300 personnes adhérent et le graveur niçois Charles Drago réalise un insigne (photo ci-contre). Jusqu’à la guerre, le Club des Supporters va organiser régulièrement, en partenariat avec l’OGC Nice et les journaux locaux, des déplacements en train.

La paix revenue, le «Club des Amis de l’OGCN», un petit groupe qui venait de se créer, demande son intégration au «Club Savoy-OGCN» (qui correspond aux clubs « Passion » et « Privilège » actuels) et le CdS, mis en sommeil durant le conflit mondial, est ainsi réactivé en fin novembre 1945. Officiellement reconstitué le 22 janvier 1946, il fait installer des hauts parleurs au stade du Ray et participe activement au déplacement des 1.500 niçois pour le match Toulon-Nice du 1er juin 1947, primordial pour l’avenir du club (voir ISSA NISSA n°1 « Qu’elle fut verte, l’herbe de Mayol »).

En 1947, les joueurs se plaignant de devoir effectuer les déplacements en 3e classe dans les trains, le CDS paye la différence pour qu’ils puissent voyager en 2è classe !

Le Club des Supporters paie le transfert d'un attaquant !

En 1948, l’OGC Nice pour tenter d’amortir les coûts de location des avions loués pour se déplacer lui demande de trouver des passagers payants qui voyageront avec l’équipe. L’année suivante le CDS offre un équipement complet et une valise aux joueurs et demande l’installation d’un mât au stade afin d’y faire flotter le drapeau du Gym. Deux années passent avant que le Club des Supporters ne propose d’offrir aux dirigeants une somme de 300.000 F (9.000 €) pour l'achat d'un attaquant, l’OGC Nice en manquant cruellement et l'italien Serone arrivera du Torino.

Le premier titre de champion, acquis en 1951, donnera l’occasion de fêter l’équipe autour d’une bonne table. Pour la finale de la Coupe 1954, il s’occupe du déplacement de la moitié des supporters niçois. Au fil des années, régulièrement, il continue son soutien à l’équipe en permettant à des milliers de personnes de la suivre à l’extérieur. Mais la «décennie de feu» du Gym prend fin avec le quatrième titre de champion en 1959.

Les cinq années suivantes sont difficiles et se terminent par la relégation en Division 2. Le CDS a même organisé, sans succès, un repas réunissant les dirigeants, les joueurs et leurs femmes, les journalistes pour tenter de rapprocher les clans qui se sont formés. Heureusement la remontée en D1 est immédiate. Les drapeaux (souvent confectionnés par les gentilles grand-mères des adhérents) fleurissent à nouveau. Comme le «PVC» actuel est quasiment inconnu, ce sont des bouts de...bambou qui feront l’affaire pour les agiter ! Et le Club des Supporters participe activement à l’un des plus gros déplacements de l’histoire à l’occasion du quart de finale de Coupe Rennes-Nice à Marseille, en avril 1965, où 6.000 niçois viennent encourager leurs favoris.

Mais les temps changent (mai 1968 est passé par là) et le début des années soixante-dix voit les manifestations des supporters niçois prendre une forme plus musclée comme, par exemple, la multiplication d’incidents avec les fans adverses, notamment Corses. Des petits groupuscules d’une dizaine de personnes chacun prennent l’habitude d’occuper toujours le même emplacement au Ray alors que les adhérents du CdS sont inégalement répartis dans toutes les tribunes. C’est le début du divorce, car certains jeunes supporters ne se reconnaissent plus dans un CdS qui est tellement intégré au club pro qu’en juin 1974 il fusionne même avec l'OGCN ! Paradoxalement, cette «absorption» va au contraire déboucher sur une contestation interne qui amène ses représentants au Conseil d’administration à critiquer, souvent vertement, les décisions des dirigeants. Ils ne devaient pas avoir totalement tort puisque l’équipe est rétrogradée en 1982.

L'émergence du mouvement «Ultra»

Elle remonte en 1985, et le 19 août le Club des Supporters reprend son autonomie sous le nom de «Club des Supporters et Amis de l’OGCN» mais entretient des rapports étroits avec les dirigeants du Gym. L’émergence du mouvement «Ultra» à Nice avec la création de la «Brigade Sud» change la donne, le CdS étant alors considéré comme un club de supporters «à l’ancienne».

Après la rétrogradation du Gym pour raisons financières en 1991, le CdS, avec de nouveaux dirigeants, connaît les bas (3 ans de division 2) et les hauts (3 ans de division 1 et victoire en Coupe de France en 1997) mais la descente en deuxième division qui suit cette finale porte un coup très dur au moral des troupes. Après s’être dépensé sans compter pendant des années, les responsables du Club des Supporters sont atteints de lassitude.

L’idée d’une éventuelle fusion de l’OGCN avec l’AS Cannes et les calomnies subies par les supporters niçois après le match Cannes-Nice de janvier 1999 déclenchent une prise de conscience et une nouvelle équipe prend le relais pour relancer l'association. Se détachant définitivement de l’OGC Nice, et quittant le siège du Parc des Sports Charles Ehrmann où il était également installé, le CdS ouvre une boutique rue Arson où il vend ses propres produits et ceux des autres groupes de supporters. L’arrivée de Paolo Taveggia comme directeur général du club lui ouvre de nouvelles perspectives. Il lui présente un projet de développement portant sur différents aspects de la vie du Gym (produits dérivés, déplacements, futur stade, renforcement de l’identité niçoise). Taveggia accepte et met des moyens pour débuter sa réalisation. Hélas il sera licencié par les dirigeants italiens et le projet est stoppé.

L'opposition aux dirigeants italiens

Mécontent, comme les autres groupes, de la façon dont les transalpins gèrent l’OGC Nice, le Club des Supporters devient de plus en plus critique et ironique dans ses déclarations et ses écrits. Ce qui entraînera l’agression de quelques uns de ses dirigeants par des personnes mises en cause dans des tracts qu’il distribue au stade. Au cours des deux saisons suivantes, les relations entre le CdS et les dirigeants italiens de l’OGC Nice passent plusieurs fois du chaud au (très) froid. On assiste à une démobilisation générale, le Gym se morfond dans le bas du classement de la D2, et le nombre de «cartés» CDS est en chute libre, descendant en dessous de 200.

En septembre 2001 c’est la sortie d’ISSA NISSA, un trimestriel gratuit distribué au Ray et dans toute la ville. Le succès est au rendez-vous puisque, trois ans plus tard, le numéro 12 «Spécial Centenaire» vient de paraître. Début 2002, le CDS se montre extrêmement méfiant sur les «repreneurs» qui arrivent à la tête du Gym et qui, s’ils le ramènent en Ligue 1, le conduisent aussi au fiasco administratif et à une quasi disparition.

Devant l’état d’abandon total dans lequel se trouve l’OGC Nice, le Club des Supporters décide, dans un premier temps, de lancer une pétition de soutien qui recueillera près de 7.500 signatures et sera envoyée à la DNCG, puis, dans un second temps, de créer un «collectif» qui va œuvrer à défendre le club coûte que coûte. Fédérant tous les groupes de supporters, ce «collectif» va prendre une part prépondérante dans le sauvetage du Gym.

Après que Nice ait été enfin rétabli dans ses droits, un nouveau partenariat a été signé avec les dirigeants actuels. Le nombre de sympathisants remonte en flèche et ne démentira pas. L'Association a invité près de 600 de ses membres à une soirée à laquelle ont participé joueurs, dirigeants et staff technique de l’OGC Nice, et a organisé un entraînement pour les enfants de ses adhérents avec l’entraîneur et l’équipe professionnelle au complet. Deux événements qui vont être renouvelés bientôt. Fort des 1.500 personnes qui lui font confiance, le Club des Supporters de l'OGC Nice entend soutenir le Gym tout en restant très vigilant et critique si nécessaire.